C’est de cette manière que Guénolé voit aussi les choses, lui que le temps a momentanément oublié, laissé de côté, ou, pour être plus juste, provisoirement écarté, comme pour ne pas perturber le calme et le foisonnement de ses réflexions, de ses cogitations dont le fondement est la création de la panacée universelle susceptible de rendre stérile toutes les femmes du globe.
Il n’a pas renoncé : il s’y emploie toujours, sans être encore parvenu à un quelconque résultat, mais y travaille toujours, avec une belle persévérance et une méritante opiniâtreté, et une exaltation d’autant plus louable qu’il n’a pas évolué d’un pouce, qu’il en est toujours au simple stade de l’idée.
Car comment procéder ? comment parvenir à cette solution miracle, cette potion maligne ? et une fois trouvée, comment l’administrer, c’est-à-dire comment atteindre le corps des femmes, ce pluriel les englobant toutes et non quelques unes en particulier ? et de quel type cette administration serait-elle : ingestion, application, injection ? et en imaginant que le produit existe bien et soit répandu dans le monde entier de telle sorte qu’aucune femme ne puisse y échapper, comment faire pour qu’elles seules le prennent, elles seules, rien que les femmes ?...