Et ils s’en retournent à la contemplation du mois de décembre auquel ils accordent cet air particulier que l’on ne retrouve guère que chez les explorateurs en quête de tombeaux antiques ou, plus près de nous, chez les quidams pensifs qui ont à faire à un éventail de camemberts plus ou moins riches en matières grasses.

C’est cet air-là qu’ils arborent, en silence, chacun remuant au plus profond de soi diverses pensées dont la plus éminente est bien celle dédiée à tous ces obscurs qui ont là leur nom imprimé, l’un au-dessus de l’autre, comme s’ils étaient les différents corps d’un tableau signalétique apposé à la porte d’entrée d’un immeuble ; à cette différence près que l’ordre des étages serait inversé, encore qu’il ne soit pas difficile d’imaginer que cet immeuble serait en réalité un colossal édifice souterrain, le premier sous-sol occupé par Avent, le second par Viviane, le troisième par François-Xavier, et ainsi de suite jusqu’à consommation des trente-et-un niveaux, dont l’ultime, par exemple, serait le seuil du premier des neuf cercles de l’Enfer, et c’est sans nul doute ce à quoi pense Séverin qui, alors que Jean-Baptiste pose le doigt sur la case du jour – pression qui dans son esprit fait retentir une sonnette et s’éveiller un Pierre Canisius passablement perplexe quant à l’identité du visiteur – et que Gaétan s’interroge sur une éventuelle corrélation entre les mois, les apôtres et la musique, se met à proférer d’une voix sourde et basse quelques vers d’Alighieri, qui en la circonstance lui paraissent du meilleur effet...