Et la cour d’Olive m’ulcère, m’exaspère, m’irrite, m’accable, et chaque fois que je dois y aller, je prie pour qu’elle ne soit pas là et que ce soit son rastaquouère de type qui me serve, et pas elle qui se prend des frémissements de lubricité plein la peau à chaque fois qu’elle me voit entrer. Et ce matin, comme de fait, elle y était, et à peine que j’étais entré qu'elle s’est mise à roucouler et à glousser, à se tortiller derrière sa balance en accélérant le mouvement de ses paupières, et il y avait deux clients devant moi, puis, lorsque les deux clients s’en sont allés et qu’il n’y a eu plus personne derrière moi, que je me suis retrouvé seul avec elle dans sa boutique, à minauder, caqueter et miauler tout en roulant des globes, et à jouer à se retrousser et se mouiller le purpurin de la bouche, et à rouler de la croupe en allant chercher à l’autre bout une marchandise qui n’y était pas, et revenant, munie de tout autre chose, qu’elle irait l’instant d’après remettre en rayon en faisant trembloter toute sa masse, à glisser quelques allusions salaces et édifiantes, puis des propos moins que suggestifs en frétillant d’aise et secouée de rires, puis, comme je m’apprêtais à prendre mes commissions sur le comptoir, à se pencher vers moi jusqu’à se coller au comptoir et me coincer la main sous ses immenses seins, et me faire carrément et sans vergogne aucune des propositions directes qui tombaient, disait-elle, à pic puisque son type n’était pas là...