J’en suis resté tout bête, un moment, le temps qu’elle me libère la main et que je me rende compte qu’elle était toute gluante des oeufs qu’elle avait fait exploser dans le sachet, et que je me rende compte l’instant d’après qu’elle m’avait momentanément délaissé, oublié, qu’elle ne me regardait plus et s’adressait maintenant à quelqu’un d’autre que moi, quelqu’un derrière moi, quelqu’un qui était Martine, évidemment... C’est à peine si j’ai été étonné : Martine qui attendait son tour, qui manifestement était là depuis un moment et avait assisté à toute la scène, ça se voyait ; qui était telle que je l’avais laissée appuyée à sa portière de voiture et qui de derrière ses écrans noirs me regardait, ne regardait que moi...