Je ne me souviens pas de la fréquence de ses visites, et si même il y avait une certaine régularité dans ses venues, mais je sais qu’il était fréquent de le voir deux jours de suite, généralement le samedi et le dimanche. Alors, il venait le samedi, pour revenir le lendemain, alors que tout le monde à la maison soufflait, s’apprêtait à passer une journée de calme et de détente. Et puis non, le lendemain, on sonnait, et en ouvrant la porte, on tombait nez à nez avec celui d’Édouard qui souriait et déjà attendait...
Cela c’était au début, car bien vite nous avons compris et très vite avons appris à nous méfier des dimanches, à les craindre, à les appréhender lorsque la veille il était venu. Et ce qui me fait dire aujourd’hui qu’il y avait tout de même une part de conscience dans son attitude, et qu’au bout du compte il n’était pas tout à fait dupe (car jamais nous n’avons rien laissé transparaître de notre impatience, de notre lassitude, de notre colère, de notre irritation), c’est cette chose qu’aujourd’hui, avec le recul, je trouve tout à fait incroyable, c’est-à-dire le « message » qu’un jour il a laissé et que j’ai sous les yeux...