Estelle était un Nu de Renoir, aussi je l’ai appelée Nue ; Mathilde était une des versions de La magie noire de Magritte, et, après avoir renoncé à Georgette, prénom de sa femme qui, en l’occurrence, lui avait servi de modèle, je l’ai nommée Magie ; Judith figurait un Nu allongé de Boldini, et comme j’avais déjà utilisé « nu », je me suis rabattu sur une, ma foi, très agréable Boldina ; et Prudence étant Le lever de Delacroix, je l’ai simplement nommée Levée.
Pour Amandine, le problème était résolu : elle était Olympia.
Quant à Rolande, qui représentait une toile de Rops dont je ne connaissais pas le titre, mais que j’avais toujours associée à une lointaine amie qui accusait une certaine ressemblance avec cette prostituée lasse que fatigue un amoureux suppliant et trop insistant (et c’était la seule entorse, seule toile avec un second personnage), je l’ai tout simplement appelée Nadège...
Mais c’est au seul visage que se résumait cette ressemblance, car pour ce qui était du corps – et j’avais bien connu celui de Nadège (espérons que Roseline ne vienne jamais à lire ces lignes) –, je ne pouvais parler que d’oppositions, voire d’extrêmes...