Restait Prudence, celle qui m’avait ouvert et n’avait pas quitté la proximité de la porte. Elle s’était placée de trois-quarts face, le visage de profil. De ce visage, baissé, et semble-t-il penché sur le côté gauche, je ne voyais que le haut. C’est son bras droit plié qui le dissimulait et, à l’aide de l’autre, participait à l’arrangement de sa coiffure à l’arrière de son crâne. Il était de profil, tandis que le gauche, épousait le contour de sa tête et était écarté du corps. Le corps, à l’exception de la jambe gauche dont le pied en retrait reposait sur les orteils, n’avait rien de particulier, n’était qu’un corps en station debout, et c’est de la position des bras que provenait tout l’attrait de la pose, ainsi que de la chevelure, très longue, épaisse et abondante, dont je voyais une partie couvrant le dos tandis que l’autre émergeait d’entre son visage et son bras gauche telle une chute d’eau blonde qui serait allée à la rencontre des cuisses...
Ainsi, j’avais fait le tour de mes six hôtesses et, à chacune d’elles, je pouvais désormais attribuer un nouveau nom, celui du personnage pictural qu’elle représentait ; ou du moins celui de la toile qui présentait ce personnage, ce personnage pouvant bien prendre le nom de la toile puisque chacune d’elles, à une exception près, était consacrée à une seule et unique femme...