Maxime ! »

Malgré elle, elle s’est levée à demi de son siège, a frappé le bureau du plat de la main.

« Je t’interdis de dire ça ! Gwladys n’est pas plus folle que toi et moi ; et tu le sais foutrement bien ! »

Il se lève, les doigts agrippés au plateau, et approche son visage de celui de Martine.

« Si, elle est folle ! Complètement et irrémédiablement folle ! Moi, je vis avec elle et je la vois à longueur de journée, et j’ai eu le temps de l’observer, et je peux t’affirmer que cette fois-ci, c’est fait : elle a basculé, elle est passée de l’autre côté, même si extérieurement elle n’en donne pas l’impression, même si elle parvient à donner le change ! Elle n’est plus avec nous, Martine ! » Il sourit, hausse les épaules. « Parvenir... Ah, comme s’il lui restait encore suffisamment de conscience pour cela !... »

Il regarde derrière elle un point de la fenêtre tandis qu’elle se rassoit, reprend sa pose doctorale.

« Quelle idée aussi d’abandonner ton boulot pour pouvoir rester auprès d’elle !

– Je ne pouvais pas faire autrement. »

Il s’est radouci, et se rassoit, lentement, les yeux toujours rivés au point sur le rideau...