Quelle joie pour Nina qui depuis tant de temps attend et, ne se préoccupant plus de Gabin, enfoncé dans le sofa, ni de Marcelle, assise à ses côtés tandis qu’il lui taquinait gentiment les seins, s’est ruée vers la porte et jetée au cou de Sébastien.
« Comme tu as été long ! »
Elle le serre à l’étouffer, l’embrasse à n’en plus finir, tandis qu’il sourit, cherche à la calmer, à la réfréner, puis à se dégager, maladroitement, encombré qu’il est par son violon dont il ne sait que faire.
« Laisse que je te débarrasse ! »
Elle le libère, l’allège de son étui qu’elle pose avec hâte sur le guéridon du téléphone, puis découvre Prosper qui a assisté à la scène avec rien de moins que du ravissement ; elle lui sourit, et l’embrasse ; puis, comme s’il ne connaissait pas l’appartement, ou n’osait plus y entrer, attrape Sébastien par la main et l’entraîne jusqu’au centre du séjour où elle clame, comme si pour tous il était un parfait inconnu :
« C’est Sébastien !... »