Cependant, pour Gabin il l’est ; comme lui-même l’est pour Sébastien, Sébastien qui le considère d’un œil un peu hostile – comme si dans l’échancrure de sa chemise largement ouverte se voyaient encore les doigts pressés de Marcelle –, mais lui serre pourtant la main. Ils se serrent la main, longuement, sans se quitter des yeux, et tout de suite on sait qu’ils ne s’aiment pas et ne s’aimeront jamais.
« Je te présente Gabin, Sébastien. »
Marcelle lui offre sa bouche, qu’il accepte en considérant avec un rien de stupeur la mèche qui lui orne la tête.
« Une petite fantaisie, fait-elle.
– Je vois ça », fait-il.
Mais elle n’est pas sûre que ce soit à sa coiffure qu’il fait allusion, et brièvement, pense à Gabin et se demande si de la porte d’entrée il aurait pu les voir tous deux sur le sofa. Puis elle oublie, car au bout du compte elle s’en contrefiche, et va vers Prosper qu’elle bise tandis que Sébastien, dans un mouvement identique mais contraire, va vers sa mère au-dessus de laquelle il se penche...