Aussi, à chaque nouvelle vision d’un film (par exemple ; mais le film est un bon exemple puisqu’elle en fait une grande consommation) dont elle découvre à chaque fois les images, elle le harcèle de questions, le force à la relation des scènes à venir, au démasquage des intentions et des mobiles, au dévoilement de la solution, ou du moins du dénouement. Et en ce début de soirée, elle n’avait pas failli à la règle : dix minutes ne s’étaient pas écoulées qu’elle lui a demandé un bref rappel de ce qui venait de se passer. Et comme il refusait de répondre – refus qui se muerait, à la question suivante, en un grognement, puis en une exclamation, puis en jurons et injures, et enfin en divers éclats (signes d’un proche retour au début du cycle où l’on verrait de nouveau le silence) –, elle s’est rabattue sur le programme télé dont elle a lu le résumé – alors qu’elle l’avait déjà fait durant le générique, et probablement une ou deux fois avant le journal de vingt heures (qu’étrangement elle suivait avec assiduité)...