Étrangement, car de la même manière que le reste – mais davantage puisqu’elle semble vraiment y accorder un grand intérêt –, elle oublie. Et de surcroît, elle n’y comprend rien : que peut-on comprendre aux agitations politiques ou autres d’un pays lorsque l’on n’a pas la plus petite idée de ce que peut être la politique et que l’on ignore totalement la position géographique dudit pays, aussi proche soit-il du nôtre ?... il y a vraiment de quoi s’étonner. Et je m’étonne. Et comme je lui demandais les raisons de son intérêt pour des choses qu’elle oubliera, auxquelles elle ne comprend rien et dont, au bout du compte, elle doit se ficher, elle m’a répondu : « J’aime bien savoir ce qui se passe dans le monde... » Quel sens cette phrase revêtait-elle dans son esprit, je n’en sais rien. Je ne suis pas sûr qu’il se soit agi de la répétition brute et instinctive d’un cliché, d’un poncif. Je lui soupçonne une autre signification, ou simplement une signification. Quelque chose qui ait à voir avec cette pensée secrète et intérieure, qui l’habite et dont elle est faite. Celle-là même qui filtre, et dont je ne sais rien...