Exception faite du changement de la pierre, l’endroit est le même. Et toujours de la même façon, je gravis la colline, à pied, et toujours par le même chemin, une espèce de sentier étroit, rocailleux et incommode. L’ascension est en général pénible, mais ce n’est rien à côté de ce qui m’attend – ce dont je suis toujours ignorante, même si, comme maintenant, je peux m’en souvenir et le raconter par la suite... J’arrive donc au sommet et à chaque fois je tombe en arrêt à la vue du temple qui m’apparaît comme “ une merveille de pureté et de beauté ” ! – c’est la formule que j’emploie indifféremment à ce moment-là. Je m’en approche et j’en gravis les marches, et bientôt je me retrouve devant une porte. Qui est fermée, toujours fermée. Alors, j’en fais le tour. Et de l’autre côté, je tombe sur une autre porte, fermée également... À ce moment-là, il se passe deux choses : ou je m’échine à essayer de les ouvrir et au bout d’un moment je me retrouve au point de départ, c’est-à-dire au bas du sentier ; ou je n’y songe même pas et me mets aussitôt au travail. Et ce travail – ce que j’ai fini par appeler “ travail ”, c’est-à-dire dans son sens de “ corvée ” – est lui aussi parfaitement immuable... Je reviens donc sur mes pas, c’est-à-dire à la première porte et je considère l’espace autour de moi qui maintenant n’est plus une zone de rocailles mais des parcelles de terre à l’abandon. Et mon travail, à partir de ce moment-là, va consister à rendre cette terre viable, cultivable, ou du moins prête à la culture. Et j’y vais !...