J’ai à ma disposition tout un lot d’outils et je m’y mets. Je commence par remettre en état outils et instruments, puis je visite les clôtures, recharge les chemins, nettoie les fosses et restaure les drainages ; puis j’effectue quelques labours – à la main ! –, défriche, transporte les fumiers et les composts et pratique quelques semailles ; puis je passe aux vignes – car à présent il y a des vignes – et y pratique les labours de déchaussement, creuse les provins – ne me demandez pas ce que c’est ! –, aiguise et sulfate les échalas ; puis je passe au jardin où je taille les arbres fruitiers, nettoie les écorces, puis je défonce le potager et y transporte aussi fumiers et composts ; et je commence quelques semis sur couches de légumes, tels que carottes, chicorée, frisée, laitue, radis, aubergine, concombre, céleri, chou ; et je récolte ce que j’ai dû semer ou planter dans je ne sais quelle autre vie, soit de la mâche, des épinards, du persil, des poireaux, des choux de Bruxelles – ne riez pas ! –, de la scorsonère... Et là, enfin, c’est terminé ! À ce moment-là, mon travail est achevé et je peux contempler – car je contemple ! – l’œuvre faite. Je suis à bout de forces, complètement vannée, mais il me reste encore – ce n’est pas le plus dur – à prendre un à un les cageots et paniers pleins de ma récolte et à les transporter jusque devant les portes où je les pose. Oui, comme des offrandes, c’est exactement cela !...