« Ce n’est pas qu’elle soit vraiment grande, la grande, ni qu’elle soit plus âgée, mais c’est la plus grande, la plus grande de mes filles – j’en ai trois – et alors on l’appelle la grande. Et voyez comme c’est drôle : elle n’a que quinze ans alors que l’aînée en a vingt et c’est elle qui est plus grande. Alors, du coup... mais elle n’aime pas ça, elle aime pas qu’on l’appelle la grande – faut voir ces parties de plaisir qu’on a quand elle pique ses crises ! –, elle trouve ça vulgaire, qu’elle dit – vulgaire, pensez donc, je me demande où elle a été chercher ça ! –, mais d’un autre côté, elle n’aime pas non plus son prénom, allez savoir pourquoi ! Alors, ni l’un ni l’autre, et c’est à se demander ce qu’elle aime !...
– Et quel est son prénom ? »
Il a marqué une pause avant de répondre.
« Larissa ! »
Il était manifeste qu’il en tirait une grande fierté,
« Larissa ?
– Larissa, oui. C’est joli comme prénom, non ? C’est moi qui lui ai donné ! »
encore que je me sois demandé, tant il jubilait à le prononcer, si c’était de sa trouvaille qu’il était fier – prénom qu’il aimerait donc sincèrement – ou du mauvais tour qu’il lui avait joué en le lui attribuant...