« Allez comprendre pourquoi elle ne l’aime pas !
– En effet. C’est un prénom épatant, encore que...
– Pas courant, je vous l’accorde. Mais justement ! Si ça se trouve, elle m’en aurait voulu si je l’avais appelée Pierre, Paul ou Jacques... Vous savez, avec les femmes, on ne sait jamais sur quel pied danser. » Et il s’est mis à sautiller deux ou trois fois sur un pied, puis sur l’autre, alternativement. « Ah ah ! » Et a tout à coup pris une mine songeuse ; mais très vite balayée par un nouvel accès de jovialité... « Et puis, je peux bien vous le dire – après tout, entre hommes –, c’est en souvenir d’une femme que je l’ai appelée comme ça. Eh oui, vous savez ce que c’est ! Mais avant Colette, je vous arrête tout de suite ! Allez pas croire que... non, c’était bien avant elle, c’était... » Et son regard est parti pour un long voyage... « Ah, Larissa ! Si vous l’aviez vue, si vous l’aviez connue !... » Je ne suis pas sûr de n’avoir pas vu ses mains esquisser des rotondités au niveau de sa poitrine. « Mais peut-être que... non, vous êtes trop jeune, trop jeune pour avoir connu là-bas... » Il a fait un geste en direction de là-bas.
« Là-bas ? » Une image publicitaire s’est imposée à mon esprit...