C’est finalement sans sa fermeture à glissière que Marthe a quitté Ida, l’a laissée là avec ses planches et ses cartons sortis et étalés, l’a abandonnée sur le trottoir où, avec elle – qui avait à la main la bonne fermeture et allait la garder dans son poing le reste de la journée pour ne s’apercevoir de sa présence lorsque Guénolé à son retour l’a prise dans ses bras et qu’elle, en voulant répondre à son étreinte et mieux le ceindre, a largement ouvert les mains (mais ceci est une tout autre histoire) –, elle avait assisté au mémorable pugilat opposant Juliette à Lazare (qu’elles ne pouvaient nommer puisqu’elles n’avaient pas encore eu l’honneur de sa visite), et ce n’est qu’une fois rentrée chez elle – épuisée par une longue journée de travail et secouée par ce qui venait de se dérouler devant ses yeux – que la chose lui est revenue à l’esprit, que tout s’est reconstitué dans sa mémoire, et, plus précisément, à ce moment où elle est entrée dans le grand séjour au fond duquel, affalé dans l’un des sofas de cuir crème, Germain rigolait...