Comment y croire, le concevoir ? Ça me paraît tout bonnement impossible... Et pourtant, je ne cesse de guetter le moindre signe suspect, le moindre soupir ou plainte qui pourrait n’être pas normal et serait donc imputable aux premières manifestations extérieures du mal. À l’instant, par exemple, de petites plaintes alors qu’il dort et dont je ne sais que penser : douleurs dues à l’opération, rêves, ou expression du mal ? Et à chaque fois, comme à l’instant, il y a la boule qui revient, se resserre, tous les nerfs qui se rassemblent en un même point du ventre et qui disent et rappellent qu’un jour – proche, lointain – ça y sera, qu’il n’y aura plus de doute, et qu’il faudra se décider...
De savoir qu’il y a là la mort dans un corps bien en vie m’horrifie, m’obsède, m’épouvante. Et je n’y crois pas....