Médard ne va pas bien. Toute la soirée d’hier, il l’a passée à se vider ; sur le trottoir, tout d’abord, puis dans les escaliers, puis sur le palier, puis dans le vestibule, puis dans la cuisine, et deux fois sur la moquette du séjour dont ils ont fini par lui interdire l’accès, au grand dam de Gilbert éploré à qui Raymond et Clémence – tout aussi bouleversés, mais raisonnables – tâchaient de faire comprendre qu’il ne servait de rien d’en rajouter.

On lui a donc installé son coussin dans la cuisine, il a fini par s’y étendre avant de s’endormir, corps inerte parcouru par moments de spasmes et de gémissements, corps contre lequel s’est étendu, puis endormi, celui de Gilbert qui a refusé de le quitter.

Ce matin, Clémence a appelé le vétérinaire et lui a dit, la voix légèrement rayée :

« Qu’est-ce qu’on pourrait faire, monsieur le vétérinaire ? Il souffre, il est pas bien. Il y aurait pas quelque chose à lui donner ?

– Si, madame, et vous le savez aussi bien que moi. Je vous l’avais dit en juin qu’il était préférable de ne pas lui imposer des souffrances inutiles !...