Ce visage, vaguement souriant, me regarde ; de la même manière qu’il me regarde au verso où de nouveau elle apparaît, une autre photo d’elle, cette fois-ci prise en pied – sauf le bas de ses jambes à partir des genoux.

Cette seconde photographie d’elle occupe approximativement le quart inférieur gauche de la pochette. C’est pour cette photo que j’ai acheté ce disque. C’est pour regarder cette photo que j’ai acheté ce disque. C’est pour la voir me regarder que j’ai acheté ce disque...

Je n’ai jamais eu d’opinion particulière au sujet d’Isabelle Adjani. En tant qu’actrice ou comédienne, je ne lui ai jamais concédé qu’une grande qualité de jeu (mais à l’instar de nombre d’autres), sauf pour Adèle H. où elle est inquiétante, et quelques courtes scènes éparses, dans des extrémités de rôle, où elle se révèle très troublante (ce trouble proche du vertige qu’impose Dewaere dans Série noire, ou Dutronc dans Mes nuits sont plus belles que vos jours, là où l’acteur est au-delà du rôle et de lui-même, là où il entre en conflit avec une autre dimension qui est une conversation avec les tréfonds de l’âme). En tant que femme – mais femme est-il approprié à son personnage, à son allure, à sa présence, et ne serait-ce pas plutôt fille, tant il y a ce côté frêle, farouche, récalcitrant, irritant de l’enfant agité ? –, je ne lui ai jamais accordé qu’une certaine joliesse qui au bout du compte confinait à l’ordinaire...