Précise ta pensée », fait Brigitte. « Oui », dit Ulrich, « le couple de jeunes gens du troisième du 6, ou le jeune homme du 17 qui vit avec la publicitaire et dont on ne sait vraiment ce qu’il est... » « C’est vrai », dit Brigitte, « nous devons nous y attarder. » « ... si nous pouvons désormais définir leur statut, nous ne savons rien de son rapport à l’âge. »  « Explique-toi », s’inquiète Brigitte. « C’est-à-dire que dans le cas d’une famille, l’enfant doit-il percevoir au même titre que les parents ? et si oui, doit-il toucher une somme égale à celle que toucheront ses parents ? » « En effet », approuve Brigitte, « voilà un point à considérer, auquel tu peux ajouter celui-ci : doit-on faire profiter les enfants – je veux dire les nôtres – du partage ? n’est-il pas injuste qu’ils en perdent le bénéfice sous prétexte qu’ils ne sont pas habitants de la rue, et, qui plus est, que nous, leurs parents, nous refusons à en jouir, car dans le cas contraire, il va sans dire que nous leur en aurions fait profiter. » « Non », tranche Ulrich, « nous ne devons pas y penser ; en outre, ils ne sont pas dans le besoin et puis je ne suis pas sûr que cela soit un bon service à leur rendre. » « Tout de même, chéri. » « Soit », dit Ulrich, « nous en reparlerons. » « J’y compte », insiste Brigitte, « ne serait-ce que pour Ingrid qui... » « Que je sache, elle n’est pas pauvre, et en outre, il ferait beau voir que je donne à l’une ce que je ne donnerais pas aux autres ! » « Tu as raison, chéri », approuve Brigitte, « mais tu sais comme elle est fragile. Tu sais comme il lui est difficile d’affronter l’existence sans l’assurance d’une sécurité, principalement financière. Tu connais son angoisse à la seule idée qu’elle puisse un jour manquer de quoi que ce soit...