– Oh, mon Dieu !
– N’exagère pas, maman. Ce n’est pas si terrible ce qui s’y passe.
– Et sers-nous quelque chose, si tu veux.
– Tout de même, les images ! Ce carnage ! cette folie !
– Ce ne sont que des images. Et puis, dans deux jours on n’en parlera plus. » Son œil ne cesse d’aller et venir entre le plan et ses parents : le plan qu’il a reconnu, celui de la rue ; les parents qu’il sent toujours dans le même embarras. « Et tu sais bien qu’en règle générale, je n’interviens qu’après. » Mais il réprime son envie d’en parler le premier.
« Il n’empêche, Hermann. Il n’empêche. »
Elle pose la bouteille de porto, puis trois verres qu’elle s’attache à remplir.
« Deux heures, tu dis ? »
Il hoche la tête, consulte de nouveau sa montre.
« Alors, tu ne vas pas pouvoir rester manger avec nous.
– J’ai bien peur que non, maman... »