Quelques maisons particulières, un ou deux immeubles de rapport, d’autres maisons un peu plus grandes transformées en appartements : aucun bâtiment de la rue n’a plus de trois étages ; sauf un, immeuble plus récent, d’après-guerre certainement – je veux parler de la précédente, celle des camps et des collabos – ou alors juste avant, immeuble destiné dès sa construction à la location : il comporte cinq étages et se trouve donc être l’édifice le plus élevé de la rue.

On y demeure donc. On y vit, on y dort. On s’y réveille et s’y repose. Malgré tout, il doit y avoir un commerce ou deux, vraisemblablement un mercier et un épicier, vestiges de la blouse et de l’étiquetage à la main. Il y a aussi un débit de boissons. C’est un bar. Bar non privé : juste un petit bar sympathique – quoiqu’excentrique – où n’importe qui peut consommer la journée, même les plâtriers. Ça doit être tout. Ou du moins est-ce tout ce que j’ai pu en voir lorsque j’y suis passé. Sans m’arrêter. Mais sans non plus me presser. Juste le rythme nécessaire pour bien m’en imprégner sans chercher forcément à en relever tous les détails...