Le roi de trèfle est tombé, puis le 7 de pique, et enfin la dame de carreau qui a permis à mon voisin de droite de remporter le dernier pli, pli auquel je n’ai pas participé puisque je n’avais plus de cartes en mains (et quand bien même le jeu aurait-il été complet, cette dernière carte n’aurait pu être que le valet de cœur, et que peut le valet de cœur contre la dame de carreau, souveraine en la circonstance ?).
Chacun dans sa pénombre et en silence a compté ses plis et ses points ; puis, à voix haute, a annoncé son résultat que personne n’a jugé bon d’inscrire tant il était évident, à la vue du seul et unique pli que j’avais à proposer, que j’avais perdu cette première partie.
Mais il en restait d’autres à jouer, et quoique sachant par avance qu’aucune d’elles ne me reviendrait, je gardais l’infime espoir qu’un quelconque événement inattendu – et le retour d’Hyacinthe pouvait en être un – interviendrait en ma faveur afin que je puisse quitter la table sans trop de honte ni de déshonneur, sans avoir à supporter la totalité de la charge des quolibets et des ricanements qui, de toute manière, et ne serait-ce qu’en partie, viendraient me saluer...