Henri/Joël/Henri se tournent vers la droite, puis vers la gauche, puis de nouveau vers la droite, puis ouvrent les yeux, et en ouvrant les yeux, ils se rendent compte qu’ils sont réveillés, et en se rendant compte qu’ils sont réveillés, ils sourient, puis bâillent ; et d’un bond, sautent du lit, et en se grattant la tête, s’approchent de la fenêtre et écartent le rideau, et en appliquant le nez contre la vitre, ils regardent de l’autre côté, et comme il se regardent, ils se voient, et comme ils se voient, ils s’adressent à chacun un signe, signe de la main légèrement agitée, main droite pour chacun, ce qui fait que pour chacun, c’est l’autre main qui semble s’agiter.
Puis les deux rideaux tombent, et Henri/Joël/Henri traversent leur chambre, passent la porte, gagnent l’escalier, qu’ils descendent allègrement jusqu’à la cuisine. Sur la table, les attendent un bol, de la baguette beurrée, et un pot de cacao. Sur la gazinière, repose une casserole de lait chaud. À l’une des tables mangent déjà Gérard et Rodrigue, Gérard le frère, Rodrigue le petit copain du frère qui a passé la nuit là. À l’autre finit de manger Clarisse, la sœur, tandis que là-haut se met à hurler Frédéric, le frère, qui réclame sa dose de sang. Gérard et Rodrigue parlent de jeux vidéo en avalant leur bol de céréales ; Clarisse repose son bol de lait vide avant de lever les yeux au plafond avec un sourire à l’adresse du petit Frédéric qu’elle aime tant et qu’il lui plaît donc d’entendre hurler...