Ils prennent l’apéritif, et Christophe et Émilie racontent leurs vacances ; chacun les leurs, puisque Christophe s’est encore refusé à mettre les pieds sur le sol anglais – et pour être précis, irlandais, terre natale paternelle où Émilie se rend chaque année –, il lui préfère celui de la Vendée où il est allé monter une de ses impossibles entreprises en faveur de la sauvegarde des bandes côtières et des îles auxquelles il reste profondément attaché.
« Mais comment est-il possible que toi, qui es de là-bas, tu aies pu te laisser prendre par la mer ?
– Et si je te disais que le pont a détraqué les marées, tu me croirais ? »
Ils ne le croient pas, mais rient davantage lorsque, pour la seconde fois, il leur mime sa mésaventure, cette fois perché sur la table du salon qui pour la circonstance devient le refuge de mer, entre l’île de Noirmoutier et la côte, là il a dû passer une partie de la nuit à maudire les constructeurs de pont du monde entier...