Pour une femme de garagiste, se surprend parfois à penser Élodie ; Élodie qui souvent dit aussi :
« Je ne te comprends pas, Edwige. Tu sais très bien que jamais je n’irais te reprocher de t’habiller – surtout comme tu sais le faire, comme j’aime que tu le sois –, et qu’au contraire, je ne peux que t’approuver du soin que tu apportes à ton apparence, de l’importance que tu lui accordes – et crois bien que d’une certaine manière j’en suis fière, d’une fierté telle que par instant (et pardonne-m’en par avance) ça en vire à l’envie (et pourquoi n’ai-je pas hérité ta sûreté de goût, ton sens inné de l’image et de la présentation ?) –, mais franchement, et concède-moi cette franchise : à quoi cela te sert-il si personne ne te voit, si tu ne laisses à personne le loisir de poser le regard sur toi ?
– Mais tu me vois, ma chérie !
– Mais quel profit peux-tu tirer du regard de ta propre fille, même s’il est admiratif ? »
Et comme Edwige ne donne qu’une seule réponse aux questions qui ne viennent pas d’elle-même, elle ferme la porte de la salle de bains et s’y cloître pour le reste de la journée...