Carine ressemble à Kim Wilde pour qui il a toujours ressenti un certain trouble, surtout depuis qu’elle a pris du poids, s’est alourdie et arrondie avec quelque chose de difforme dans les hanches et les jambes qu’elle remue désormais avec une touchante autant que pitoyable gaucherie ; elle lui rappelle aussi cette fille de la plage qu’en définitive il n’avait pas revue et dont le visage parfois encore lui revient fugitivement à la mémoire. Pourtant, toutes deux sont totalement étrangères au choc qu’il a immédiatement subi en tournant la page où elle fait sa première apparition, souriant de toutes ses dents, la frange légèrement soulevée par le vent, le corps pris dans une attitude désinvolte résolument adolescente ; et ce choc ne s’est nullement démenti au fil des autres pages où, parmi d’autres modèles de son âge, elle expose tour à tour son innocence et sa distance, sa légèreté et sa sensualité, son effacement et son espièglerie, autant d’expressions et de postures, de mises et de regards, de variations de sourires qui la renvoient sans cesse de l’une à l’autre de ses insaisissables natures : l’une fille adolescente, et l’autre promue femme...