Elle l’a laissée faire, sans impression ni sensation particulières, voulant que de soi-même elle prenne conscience de son acte et en mesure a posteriori toute l’incongruité, voire même – encore de son point de vue il n’y ait là rien de bien répréhensible – toute l’anormalité. Mais une fois la chose faite – c’est-à-dire Mariette se décollant brusquement d’elle, les lèvres maculées et le regard englué d’incrédulité –, elle a bien dû admettre qu’au-delà de la surprise et de l’étonnement, et d’une espèce d’indifférence mêlée de stupeur (à moins que ça ne soit l’inverse), il y avait eu de sa part comme un encouragement dont la seule explication possible de l’existence ne pouvait être que le plaisir. Et lorsque Mariette est revenue la deuxième fois – passant la porte que lui avait ouverte Clarisse qui s’était éclipsée sur-le-champ pour laisser les deux femmes seules (sauf Frédéric) comme si déjà elle avait eu en elle l’image de ce qui allait se dérouler l’instant d’après –, elle a aussitôt ressenti une grosse bouffée intérieure, et, spontanément, et presque malgré elle, a dégagé son autre sein qui, expulsé sous l’effet de son geste hâtif et trop sec, a bondi hors de son nid comme si plus rien ne l’y attachait et qu’il pouvait désormais prendre seul la fille de l’air en vue de la conquête ailleurs d’un autre hémisphère...