Il est donc aussitôt arrivé, et sans un mot a embrassé tout le monde, même Raymond, qu’il a suivi jusque dans la cuisine où Médard reposait tranquille sur son cousin.

Il était la deuxième personne après Raymond à pénétrer dans la pièce depuis que Gérald, rappelé en catastrophe le lendemain lorsque Médard avait commencé à s’étouffer, y était lui-même entré afin d’administrer enfin sa fameuse piqûre. Personne n’avait voulu y assister et si Raymond disait que c’était un bien pour le souvenir, Ambroise trouvait que c’était dommage pour Médard qui aurait peut-être voulu que toute sa famille soit autour de lui à ce moment-là. Ils n’étaient pas d’accord, et doucement en parlaient tout en glissant le corps apaisé de Médard dans un sachet de plastique avant de refermer sur lui sa petite ouverture rose dont Ambroise a empoigné les bouts rassemblés afin de le transporter.

« Laisse », a-t-il dit. « Je m’occupe de tout. »

Raymond n’a pas réussi à s’y opposer, et la honte qu’il a ressentie à ce moment-là s’est aussitôt dissipée à la vue du regard qu’Ambroise lui a adressé...