Elle est entrée, et, comme à l’accoutumée, a posé son sac à main sur le coffre en bois du hall, a ôté son écharpe qu’elle a accrochée à la patère, a retiré ses souliers pour en chausser d’autres, fatigués mais plus confortables.

Puis elle s’est arrêtée devant la longue glace près de l’escalier, a remis ses cheveux en place, s’est adressée quelques moues, et, en se présentant de profil, a jaugé sa silhouette, bien prise dans son petit tailleur chic qui met en valeur son train haut et rond et sa poitrine dont la coupe de la veste efface l’ordinaire petitesse.

Puis, visiblement satisfaite, elle a emprunté l’escalier qui l’a menée jusqu’au premier étage où elle a gagné la salle de bains. Elle y a ôté sa veste, puis son chemisier, puis sa jupe. Puis, en petite culotte et en soutien-gorge – et toujours chaussée de ses souliers qui avantagent la ligne de ses cuisses et de ses mollets –, elle s’est postée face à la glace du lavabo à laquelle elle a offert sourires et grimaces alternées, les uns pour se complimenter, les autres pour s’assurer de la bonne conservation en elle de son âme de petite fille...