Après une si longue absence, Armand ne pouvait faire autrement que d’accepter de partager ce petit réveillon qu’Apollinaire et Davy s’étaient préparés.

« Ti ne pé po refisé, man vieux. Oh, si Licie était lo ! »

Mais elle est là, justement, Lucie, qui, les bras chargés de paquets, a surgi sur le coup de dix heures et, depuis, en ignorant superbement aussi bien l’époux que le fils, assomme lascivement Armand de questions...

 

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De même à la mercerie où l’on devait frugalement réveillonner à trois, et où, tout à coup, on s’est retrouvé à six lorsque Parfait a poussé la porte de la cuisine avec, pendues à ses bras, deux dames parfaitement identiques, dont l’une tenait serrés contre elle des sachets et l’autre des bouteilles. Ida n’a eu aucun mal à reconnaître en elles la jeune femme des photos ; femmes qu’Anicet a pourtant semblé voir pour la première fois : il les vouvoyait, les évitait et, en définitive, n’a participé que distraitement aux réjouissances qui, sous la conduite des nouveaux arrivants, ont vite pris l’allure d’un fastueux balthazar...