274 :
« Le premier de nos devoirs envers elle aucune
personne raisonnable ne peut en douter est de lui
assurer une éducation et des exercices physiques qui
affermissent sa santé et perfectionnent sa beauté ; le
type le plus élevé de cette beauté étant impossible à
atteindre sans la splendeur de l'activité physique et d'une
force délicate. Perfectionner sa beauté, dis-je, et en
accroître le pouvoir ; elle ne peut être trop puissante ni
répandre trop loin sa lumière sacrée ; seulement
rappelez-vous que la liberté des mouvements du corps est
impuissante à produire la beauté sans une liberté
correspondante du cur. »
277 :
« Il n'est aucunement important pour sa propre valeur ou
dignité qu'elle soit versée dans telle ou telle science ;
mais il l'est infiniment qu'elle puisse être élevée dans des
habitudes de pensée exactes ; qu'elle puisse comprendre la
signification, la nécessité et la beauté des lois
naturelles ; et suivre au moins un des sentiers des
recherches scientifiques jusqu'au seuil de cette amère
Vallée d'Humiliation, dans laquelle seuls les plus sages et
les plus courageux des hommes peuvent descendre, se tenant
eux-mêmes pour d'éternels enfants, ramassant des galets sur une
grève infinie. Il est de peu de conséquence qu'elle sache la
situation géométrique d'un plus ou moins grand nombre de
villes, ou la date de plus ou moins d'événements, ou les noms
de plus ou moins de personnages célèbres ; ce
n'est pas le but de l'éducation de convertir la femme en
dictionnaire ; mais il est profondément nécessaire qu'on
lui apprit à pénétrer avec sa personnalité entière dans
l'histoire qu'elle lit ; à garder de ses passages une
peinture vraiment vivante, dans sa brillante imagination ;
à saisir avec sa finesse instinctive le pathétique des faits
eux-mêmes et le tragique de leur enchaînement que l'historien
fait disparaître trop souvent sous des raisonnements [...]
c'est sont rôle à elle de suivre à la trace l'équité voilée
des divines récompenses et de débrouiller du regard à travers
les ténèbres, l'écheveau du fil de feu qui unit la faute au
châtiment. [...] On devra lui apprendre à mesurer un peu
le néant du petit monde où elle vit et aime, par rapport au
monde où Dieu vit et aime ; et solennellement on devra lui
apprendre à s'efforcer que ses pensées religieuses ne
s'affaiblissent pas en proportion du nombre de ceux qu'elles
embrassent et que sa prière ne soit pas moins ardente que si
elle implorait le soulagement d'un mal immédiat pour son mari ou
son enfant, quand elle la dit pour les multitudes de ceux qui
n'ont personne pour les aimer, quand c'est la prière
pour ceux qui sont désolés et
accablés . »
Curieuse baisse de fréquence des notes de Proust qui ne se
limite plus qu'à des références biblio. N'a-t-il donc aucun
avis sur la question ? Là où il y a réellement matière
à critique, à commentaire, il se tait, laisse dire.
Il consentirait donc.(Mais s'y entend-il vraiment en jeunes filles, en
fleurs ou non ?
ou, autrement dit, ce sujet-là l'intéresse-t-il ?)...