p. 177 :
de la vulgarité :
« L'essence de la vulgarité réside dans l'absence de
sensations. La simple et innocente vulgarité est simplement la
rudesse inéduquée et incorrigée du corps et de l'esprit ;
mais, dans la vraie vulgarité innée, il y a un terrible
endurcissement, qui à son point extrême devient capable de
toute espèce d'habitudes bestiales et de crime, sans crainte,
sans plaisir, sans horreur et sans pitié. »
La vulgarité, ça n'existe pas...
p. 178 :
L'admiration médiocre,
« comme celle de l'enfant
qui voit un jongleur lancer des balles d'or. »
L'admiration d'un enfant est noble en ce sens qu'elle a un
caractère de gratuité, qu'elle n'a d'autre fondement, d'autre
raison d'être que celui et celle de la sensation pure. Elle ne
s'explique ni ne se définit. (Mais en l'occurrence, qu'est-ce
que Ruskin entend par « admiration » ? l'enfant
admire-t-il le jongleur ou le tracé des balles dans l'air ?
et est-ce du simple plaisir, quoique fort, ou bien l'enfant
a-t-il conscience de ce qui le sépare du jongleur, c'est-à-dire :
mesure-t-il l'adresse, la compétence du jongleur, son pouvoir
auquel lui, être ordinaire, n'a pas accès ? cette
conscience étant, participe-t-elle de son plaisir ? le
plaisir existerait-il alors sans cette conscience ?...) Je
n'aime pas l'admiration. C'est un mot, une notion qui me font
tiquer. Suis-je en état d'admiration face à telle ou telle
chose qui m'émeut profondément, m'agite, me remue,
m'étourdit, me laisse coi, sensation que je suis
incapable de définir, d'expliquer, d'analyser, et je m'en
félicite car à ce moment-là, c'est une sorte de sensation pure
que je refuse à la définition et à l'explication
d'altérer ? suis-je médiocre à ce moment-là ? et en
quoi cette sensation émerveillement,
enchantement serait-elle différente de l'enfant face
au jongleur sous prétexte que j'ai un acquis, un pouvoir de
raisonnement, d'intelligence, de connaissance que lui n'a pas du
simple fait de son âge ?)
Mais quel est le terme pour « médiocre »
dans le texte original ?...