p. 54 : les barres :

« De la même manière, pour réaliser ce que le public pense au fond de l'architecture dans laquelle on le fait vivre, il suffit d'observer ses réactions [du public] lorsqu'on se décide à faire sauter une de ces barres d'habitation construites en banlieue dans les années 60 : c'est un moment de joie très pure et très violente, analogue à l'ivresse d'une libération inespérée. L'esprit qui habite ces lieux est mauvais, inhumain, hostile ; c'est celui d'un engrenage épuisant, cruel, constamment accéléré ; chacun au fond le sent, et souhaite sa destruction. » La joie, l'excitation que ressent ce public, qui assiste à une telle destruction, est exactement la même qu'il pourrait ressentir en abattant lui-même un mur, par exemple. C'est la seule jouissance de la destruction qui l'anime, ici sous forme de spectacle (puisque l'on en a fait un spectacle), sans que n'y entre aucune relation sociale d'aucune sorte (et c'est aussi une belle image que cette explosion d'un nouveau type, retenue, contenue, comme irréelle, d'où le spectacle). Je suppose en outre qu'au lieu de « réaliser », il voulait dire « se rendre compte de »...