Il ne faut pas oublier aussi que la fin du Moyen Âge avait déjà attribué à la Vierge Marie un statut assez privilégié. Que les Conciles ont même fini par entériner, faisant d'elle la réelle médiatrice entre les mortels et le Ciel, et jusqu'à lui vouer un culte tout particulier que l'Eglise dotera du tendre terme de Mariologie. Le Culte de l'approche des vierges.

Elle devient ainsi étonnamment une sorte de demi-déesse, qui d'ailleurs rejoindra même l'Olympe grâce à l'adjonction d'une seconde scène pour couronner sa mythologie. L'Annonciation marquait déjà le début de son règne ; l'Assomption, c'est-à-dire sa montée au ciel, placera définitivement son trône à la gauche de celui du Seigneur. On peut dire qu'elle avait alors, déjà largement entrepris d'usurper la place du troisième dans la Trinité, celle du Saint Esprit. Un Saint Esprit  trop abstrait, trop compliqué, en tous cas, beaucoup moins populaire.

 

C'est là évidemment un argument dont ne se sont pas privés les partisans de la Réforme pour tenter de ravir le culte à cette Marie, décidément trop sympathique.

 

Il n'empêche qu'entre-temps, elle sera devenue, désormais et à jamais, jeune, vierge et belle.