J’écoute la neuvième émission de Compagnon, l’énigmatique « première communion » de Jeanne Pouquet dans une lettre à Proust. L’explication de Compagnon ne me convainc pas. La fois dernière, il y cherchait un rapport avec la « première communion » religieuse, celle que l’on passe enfant. Je pense plutôt qu’il s’agit de la communion dans son sens large, général et, sous réserves de relire le passage, qu’il s’agit de jouissance, de la première jouissance que l’on s’offre et connaît, qui peut être assimilée à une communion. Auparavant, Compagnon parlait des allusions, des métaphores liées à l’onanisme ; il y en a sans doute davantage que l’on croit, insoupçonnées, et j’imagine bien Proust en avoir truffé son texte (onanisme ou autre acte lié au sexe – ça pourrait constituer un sujet de recherche)… Puis le « parce que », non moins énigmatique (d’après lui) : « Et tout d’un coup, le souvenir m’est apparu, ce goût, c’était celui du petit morceau de madeleine, que le dimanche matin, à Combray, parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe, quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. »

 

8 janvier 2014

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