CANTO PRIMO

En mitad del camino de la vida

me extravié en una selva tenebrosa

por internarme en tierra prohibida

 

sólo de recordarlo

se me ponen los pelos de punta :

un león una loba y una pantera

      miserere di me –

me miraban como queriendo desayunarse conmigo

 

suerte que el gran Tomás*

apareció en el momento preciso

de lo contrario no estoy contando la historia

 

 

* Lago

 

 

CHANT PREMIER

Au milieu du chemin de la vie

je me suis égaré dans une forêt ténébreuse

pour m’interner dans une terre interdite

 

rien que d’y penser

j’en ai les cheveux qui se dressent sur la tête

un lion une louve et une panthère

– miserere di me –

me regardent comme s’ils voulaient que je leur serve
de petit déjeuner

 

c’est une chance que le grand Tomás *

apparaisse à ce moment précis

sinon je ne serais pas en train de raconter l’histoire

 

* Lago

 

Je ne comprends pas « sólo de recordarlo ». Liz Werner traduit par : « just thinking about it ».
Ça me semble être le sens... Je note que « contar », c’est à la fois « compter » et « conter ». Est-ce que compter,
c’est conter, et conter compter ?... Dans la traduction figure une note à Lago : « Tomás Lagos. Critique littéraire
et ami de Nicanor Parra. Ici, Parra fait référence au prologue du volume Tres poetas chilenos ;
Tomás y écrit : “ Hasta aquí nomás llega Neruda y después Parra. ” “ Neruda va jusqu’à ce point, puis vient Parra. ” »

 

21 mai 2014