Je me suis levé tard après avoir rêvassé une bonne heure. Éléonore était aux puces, Albertine et Samuel à barboter dans la salle de bains, je pensais avoir une journée à moi. Après le petit déjeuner, je me suis installé dans le fauteuil de mon bureau placé sous le velux traversé de soleil ; suite de Force ennemie qui, décidément, est une belle chose ; grotesque, acide, caustique, cocasse, drolatique, enlevé, goguenard, inventif, jubilatoire. Je pense à Picasso, à Jarry, Céline, quelques exercices surréalistes, toutes choses qui, à l’exception de Jarry, viendront après lui. Les fantaisies typographiques frisent le délire et il m’est venu à l’idée, notamment en constatant que les « l » apostrophe sont des « 1 », que, pour faire une économie de temps et surtout d’argent, le texte original avait dû être scanné et passé en reconnaissance de texte, puis publié sans que personne n’ait eu l’idée (mais peut-être n’y avait-il personne) de vérifier quoi que ce soit.
17 avril 2006