Il y a quelques minutes, je me trouvais dans un
canapé du bas où j’achevais Les Catilinaires d’Amélie. Je l’avais entamé
deux heures auparavant à la même place, l’avais poursuivi aux côtés d’Éléonore
au lit. Cet exemplaire provient de sa bibliothèque ; j’y avais passé un moment à
simplement survoler les dos (où du reste, j’avais remarqué que Femmes
qu’elle vient d’achever ne se trouvait pas à sa place, mais une étagère plus bas
après Tolkien), puis j’étais allé dans le canapé pour y entamer la nouvelle
suivante de
Ballard. Au bout de quelques lignes, et pour une raison que j’ignore, le
visage d’Amélie s’est interposé. Je me suis levé, suis retourné dans le bureau
d’Éléonore où elle travaillait ; je lui ai demandé la permission de lui
emprunter un livre ; il devait y en avoir cinq ou six dont deux que j’avais lus.
J’ai choisi celui-là, au hasard. Lorsqu’elle a éteint, elle m’a demandé pourquoi
je lisais un livre d’Amélie Nothomb alors que je m’étais moqué d’elle, Éléonore,
la première fois que je l’avais vue avec l’un de ses livres entre les mains. Je
lui ai dit que depuis hier son nom revenait dans les pages de Rok XI que
je préparais, dont la mention de l’émission où elle m’avait tant frappé (et tant
marqué) ; puis que je l’avais associée au nom d’Houellebecq qui me laissait dans
la même perplexité ; enfin, que nous avions parlé d’elle, Apollos, Léo et moi,
lors du cours du dernier latin/grec (je note au passage que le narrateur était
prof de latin et de grec). Puis je suis redescendu pour l’achever…