Salut Guy,
Je poursuis ma lecture de la Recherche, le seul livre que j'ai emmené avec moi, pour au moins une fois, la lire d'une traite. Je suis d'abord surpris du nombre de choses que j'en ai oubliées, je découvre des tas de passages à cause sans doute d'une lecture trop rapide. Cette fois, imposée par la lumière un peu tamisée de l'appartement et les petits caractères de l'ouvrage, la lecture lente que j'en fais est devenue incroyablement agréable. En tous cas, je n'avais pas perçu les premières fois le côté « bestiaire » du roman. Ni l'humour qui l'accompagne. Ni le côté autistique du narrateur quant au répertoire obsessionnel de ses souvenirs. Je pense beaucoup à Roussel en lisant la Recherche, le narrateur est bien pour moi une sorte de Des Esseintes au milieu de son bestiaire. Et puis aussi les moments extraordinaires comme la description du Bois de Boulogne vu à travers les femmes qui le fréquentent, l'analyse de la solitude comme point de départ à tous les possibles merveilleux que la réalité ne peut que réduire. À preuve tous ces gens qui ont tout et qui ne cessent pourtant de craindre ne plus exister... Il me reste une bonne moitié à lire, le mois qui reste suffira à peine, mais je veux rester sur cette lenteur. Sinon, mon travail se poursuit au Temple, agréablement aussi, dans une lenteur comparable. Je reviens de Thaïlande ce matin, besoin d'un nouveau visa. Juste l'aller-retour – 20 Km – et pas tenté du tout par un nouveau massage thaïlandais comme celui que nous nous étions offert pour l'anniversaire de nos fiançailles au cours duquel une fille m'avait marché sur le corps pendant une heure... Porte-toi bien, à bientôt (je vais envoyer mon Sel dimanche seulement, je crois).
16 août 2014