Une chose à noter pour les trois chapitres que je viens de lire, chacun d'eux rédigés par un auteur différent : la qualité de l'analyse et de l'écriture. Je pense qu'avec le Maurois, ce sont les plus beaux et les plus pertinents textes que j'ai lus au sujet de Proust. Le premier : Le narrateur et sa famille par Gilbert Sigaux, est tout simplement admirable ; ce ne sont pas loin de l'approcher Un roman sans romanesque de Jean-François Revel et L'amour d'Emmanuel Berl (qui l'a d'ailleurs connu, et nous sommes en 1965). Cette lecture m'a extraordinairement tonifié, vivifié, stimulé... Quelques notes relevées. Parlant du Contre Ste Beuve et de l'opinion de Proust à ce sujet, cette phrase de Sigaux qui résume la pensée de Proust (mais, à mon avis, cela signifie beaucoup plus que ça, car je vois là exprimé ce que depuis longtemps je ressens sans être parvenu à le faire) : « La réalité d'un écrivain (d'un être) se saisit, selon Proust, non par quelque révélation extérieure, mais par la recherche de “ l'irrationnel ” unique qui est en lui, de ce que son imagination comporte d'irréductible et qui révèle son centre. » Extrêmement juste et très beau...

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