
Ce n’est pas un portrait, une reproduction, mais
un livre. Un livre dont la couverture est emplie de son visage
(15x23), reproduction de son fameux portrait par J. E. Blanche.
Sur son front, s’inscrit Proust en lettres blanches ; en bas, à droite : Génies
et Réalités. Le tout est bien épais et abondamment illustré. Il est composé de
divers textes, écrits pour l’occasion, je suppose, par une dizaine d’écrivains
ou de journalistes (Cabanis, Revel, Bastide, Berl, Grenier… bref, du beau linge
– je n’ai pas dit du bon). Le tout date de 1967… J’ai hésité une fraction de
seconde, à cause du prix, puis avec assurance et fièvre l’ai emporté…
Bref, voilà une bien belle matinée (son visage, en grandeur nature ou peu s’en
faut, posé là sur le blanc du bureau, a quelque chose d’étrange, étrangeté
encore accentuée par l’épaisseur du livre qui le surélève comme pour l’approcher
de moi ; sa présence est très troublante et, je ne sais pourquoi, je vois dans
son regard comme une légère réprobation ; était-il donc mieux là-bas, sur son
étagère, exposé au regard et aux mains de n’importe qui ?)…