Je suis pris par l’oiseau à ressort, en dépit de la traduction, c'est-à-dire le texte français (ou plutôt le français du texte), multiples bourdes, maladresses, d’écriture autant que de syntaxe ou de grammaire. C’est sans doute du fait de l’urgence de la livraison ; mais ça n’explique pas tout, ne peut tout expliquer. Un traducteur n’est pas un écrivain (et un écrivain ne fait pas forcément un bon traducteur). De ce fait, il ne me semble pas idiot et, d’une certaine manière, c'est indispensable (et logique et naturel), qu’un écrivain revoie le texte d’un traducteur... Je pense aussi que le traducteur est davantage responsable de son texte que l’écrivain puisqu’il est le représentant de sa langue, ou pour le moins d’une langue ; ceci implique qu’il doit être d’une rigueur absolue. L’écrivain réécrit sa langue, c’est ce qui en fait un écrivain ; c’est le style. Le traducteur ne doit pas avoir de style ; il doit être le « fidèle » rapporteur d’une autre langue que la sienne, et puisqu’il ne peut l’être, puisque c’est impossible, sa tâche est d’être au plus près possible de sa propre langue. Il ne peut se permettre la moindre erreur. Ici, comme souvent ailleurs, les erreurs sont souvent d’ordre scolaire, c’est-à-dire qu’au détour d’une phrase l’on tombe tout à coup dans une rédaction de collégien. Est-elle fidèle au texte à ces moments-là ?...

 

23 juillet 2004