J’ai achevé Merle dans une sorte de brume qui m’a laissé durant un moment en suspension. Il faudrait que j’en dise quelques mots, c’est tout de même un texte assez étonnant même si je connais la « version originale » de la main de l’intéressé – encore que, si j’en crois ce qu’en dit Merle dans sa préface, elle ait été édulcorée par rapport à ce qu’il avait rapporté à un psychologue après son arrestation ; c’est du reste de ces propos-là que Merle s’est servi pour écrire son texte (pas par choix puisque la publication de la « confession » de Hoess est postérieure si je ne m’abuse – oui, traduite et publiée en français en 1959, et la préface de Merle date de 1972, c’est-à-dire vingt ans après la première publication). Quoi d’autre ? Hier, j’ai ouvert le site de Denoël pour voir ce qu’il en était de leur collection SF (après tout, je ne suis peut-être qu’un « auteur de science-fiction » comme s’obstine à le proclamer la BNF*). Elle existe toujours, et, bon point, ils n’acceptent que les fichiers numériques. Mais il faut joindre une lettre de présentation. Ça m’a refroidi. Et pourquoi ai-je pensé à Denoël ? Et qu’est-ce que je pourrais leur envoyer ? SdeF, comme à l’époque ? C’est ridicule. Et quoi d’autre ? Rien qui puisse leur convenir, entrer dans le domaine. J’ai tout de même laissé la page ouverte au cas où ; mais je pense que je n’enverrai plus jamais rien à qui que ce soit. À dire vrai, je n’ai plus envie d’écrire, ni de poursuivre LNV et Vingt grammes. Il est probable que ça passe, mais pour l’heure, ça m’indiffère. Il fait beau, je me laisse aller…
15 juin 2023
* non, j’ai eu la surprise de constater, il y a quelques jours, que n’y figure plus que la
mention « écrivain » – comme je l’avais demandé il y a bien deux ou trois ans (8 juillet 2023)