J'ai l'impression que oui. J'ai l'impression impression que je serais incapable de définir qu'il s'agit d'une écriture de fumeur, d'un fumeur qui fume en écrivant, qui écrit en fumant ; impression d'une écriture qui sent la cigarette ; je pourrais presque le sentir. Et en écrivant cela, je pense à la mienne d'écriture, celle présente en l'occurrence qui se fait sans fumer. C'est le matin, j'ai fixé la première à dans une heure. Là, j'ai besoin de réfléchir, ou plutôt de remettre de l'ordre dans mes idées, car c'est cette nuit que ces choses me sont venues en tête : Malraux, la réflexion, le journal, le travail sur l'écriture, le temps sur le travail, ma médiocrité, l'inanité du contenu de mon journal, de mes écrits en général, mais surtout du journal qui, lorsque je le compare à celui des autres et les Antimémoires sont tout de même une sorte de journal , me paraît d'un vide sidéral... Je pensais à tout ça en me promettant de ne rien oublier au lever (j'étais au lit). Je n'ai rien oublié, mais j'ai du mal à reconstituer, et puisque j'ai du mal, je m'arrête, fixe le mur, le ciel, le plafond, les choses sur le bureau, et je pense à la cigarette, et non seulement j'y pense, mais en plus mon corps y pense aussi qui se met à me tirailler...