Finalement, je n’ai rien fait de ce que j’avais prévu. J’ai fait des courses, je suis rentré, ai préparé le repas, mangé, suis monté consulter mon courrier, ai répondu à Éléonore qui est bien arrivée (et un peu déçue de la classe affaires), ai empaqueté un livre qu’elle avait vendu ; puis j’ai passé un moment devant la souffrance à me demander ce que j’allais lire ; j’ai fini par choisir Martin Eden, mais avec réticence ; je suis descendu, me suis fait un café que j'ai emporté au « salon » avec le livre et une cigarette ; je l’ai entamé avec toujours la même réticence et, tout en me demandant si Éléonore l’avait en anglais, je m’en suis voulu de ne pas accepter de lire un cadeau sous prétexte que je l’aurais préféré en anglais (comment a-t-il pu m’offrir un livre traduit puisqu’il sait que je ne lis les livres anglais qu’en anglais ?) ; puis, en pensant au sort qu’il avait réservé à mes propres livres, je me suis demandé si je ne pouvais pas vendre celui-ci pour m’acheter l’original ; mais je lisais, et pensais que, malgré ces foutus imparfaits du subjonctif, c’était bien écrit et je commençais à me laisser emporter...

 

20 février 2013