Et il raconte cette histoire que je trouve extraordinaire. Il y a eu deux tentatives d’invasion, au dix-septième siècle (pas une seule jusqu’alors). Ce sont les Mongols, qui ont débarqué sur la côte ouest avec une armada incroyable en ayant face à eux une armée japonaise quasiment inexistante, faite uniquement de samouraïs armés de sabres et de fléchettes. Le jour où ils ont débarqué, une tempête a anéanti toute leur flotte et les a forcés à repartir. Quelques années plus tard, ils sont revenus, ont de nouveau débarqué, et ce même jour et exactement de la même façon, une formidable tempête a détruit la quasi totalité de leur flotte. Ils sont repartis, ne sont plus jamais revenus et personne d’autre n’est revenu. Ce n’est pas une légende, c’est de l’Histoire et on peut affirmer que c’est vraiment arrivé. Si mes souvenirs sont bons, c’est à partir de cette époque que le Japon a décidé de se fermer complètement, et cette fois-ci volontairement, au reste du monde. Il a disparu de la surface de la planète jusqu’en 1853 où les États-uniens sont arrivés. Leroi ne s’attarde pas, c’est du condensé, et il ne donne pas vraiment les raisons de leur arrivée ni la raison pour laquelle les Japonais ont été contraints de renoncer à leur isolationnisme. Toujours est-il que c’est à partir de ce moment-là que le Japon a décidé de changer d'attitude et donc de devenir « moderne ». (Et il dit, parlant du péril jaune, que la plus grande erreur des Occidentaux, eux qui ne peuvent s’empêcher d’aller fourrer leur nez dans les affaires des autres, est d’avoir débarqué dans ce petit bout de pays de rien du tout pour contraindre leurs habitants à sortir de leur isolement. « Si cela n’était pas arrivé, le Japon serait encore à fabriquer des sabres et à se déplacer en pousse-pousse. » En substance...)