Cela donnerait, tout aligné,
sorte de sous-texte :
« la rue de la liberté … une petite place … une heure … deux heures … le temps … en retard …en dehors de la ville, aux Moulins … en pleine ville ou aux Moulins … tout le temps … avec sa mère … au soleil … attend … la rue de la Liberté est calme … sur le bord du trottoir et dans le ruisseau … des immeubles de sept étages, aux balcons, derrière chaque fenêtre, ou bien à l’intérieur de chaque voiture arrêtée … la lumière du soleil … d’un seul coup … un instant … elles descendent ensemble sur la chaussée … dans le couloir réservé aux bus … beaucoup de soleil … vite ! … en train de foncer … toute vitesse dans la rue vide … vertige des virages … le long du trottoir vers l’ouest … Le soleil est au zénith, il brûle … Les magasins sont fermés, les rideaux de fer sont baissés … dans le sommeil de la rue, comme dans une grotte … elles passent devant les vitrines des garages, elle aperçoit du coin de l’œil leurs silhouettes qui glissent, comme les silhouettes des cavaliers dans les films de cow-boys. … tout d’un coup … la lumière du soleil étincelle … la cavalcade … en haut des immeubles blancs, sur les balcons … derrière les rideaux des fenêtres … l’espace de quelques secondes … en zigzaguant sur la chaussée, près du carrefour … dans un instant … ces quelques secondes … la rue est encore plus déserte et plus blanche, avec le grand fleuve de goudron noir qui fond sous les rayons du soleil … les embusqués derrière leurs volets, derrière leurs autos … vont et viennent … devine leur présence derrière les vitres des bars, dans les recoins de la rue que le soleil vide … le soleil de feu … sans un nuage au-dessus des septièmes étages des immeubles neufs … maintenant … La rue de la Liberté est vide et blanche, avec ce soleil au zénith qui écrase les ombres, les trottoirs déserts, les immeubles aux fenêtres pareilles à des yeux éteints, les autos qui glissent silencieusement … la rue s’ouvrir, se précipiter sous les pneus qui la dévorent, tandis que les fenêtres explosent en mille miettes qui jonchent … visage rouge parce qu’elle a marché au soleil … d’un fermoir en métal doré qui envoie des éclats de lumière … d’insistance … lumière … qui fait briller les rayons aigus sur le fermoir doré de son sac à main … Aussitôt … vite … lentement … il n’aperçoit que l’ombre au fond des salles … lumière trop dure qui réverbère sur le goudron de chaussée … roule sur les cahots … fonde … Les pigeons s’envolent devant son capot. Il traverse une rue, une autre rue, presque sans ralentir, peut-être que le million … qu’il a parcourus à travers les rues de la ville lui donne le droit de passage … Sur les vitres des magasins, la silhouette bleue passe vite … sa montre … une heure vingt-cinq … la lumière du soleil marque à peine les ombres … Éclairée bien en face, elle ressemble à une statue de plâtre … jetant des éclats de lumière … lent … il y a comme des éclairs qui frappent le monde, des signes qui fulgurent à travers la ville, des éclats de lumière fous … fonce … pédalier racle le sol en envoyant des gerbes d’étincelles … lentement … vers l’arrêt d’autobus où attend la dame au sac noir … contre la lumière cruelle qui les éblouit … aveuglés par l’écran perlé de leurs postes de télévision. Ils ne voient pas la lumière cruelle … s’allument, s’éteignent, font vaciller … grande rue de la Liberté … en jetant vite en arrière tous ces immeubles, ces arbres, ces squares, ces carrefours … au même rythme … Il y a les hommes dans la rue, embusqués dans leurs autos arrêtées … sans ralentir … enfin … ses iris, qui donne la lumière de son regard … qu’un centième de seconde … sort … son fermoir de métal doré jette aux yeux des éclats meurtriers.
Autrement écrit, lisiblement...