Poursuivi, sans le finir encore – pas de goût à la lecture, j'ai l'esprit ailleurs. Je me pose de plus en plus de questions au sujet de mon attitude vis-à-vis de La Varende et de son monde « désuet », hors du temps. Certaines ont des réponses, d'autres pas (par voie de conséquence). Je ne développerai pas maintenant... À la page 170, il donne cettte définition de la démocratie : « Avec Roger de Tainchebraye, mouraient ultimement l'Ancien Régime, le prestige et l'amour : la vraie démocratie, celle qui ne condamnait pas l'âme du chef à s'abaisser aux désirs de la masse, mais qui soulevait cette masse de la poésie, de la noblesse de son chef. » Voilà qui me paraît juste, même si son avis reste très partial et restreint, évidemment, à sa condition de noble... Au fil de ses livres, je m'aperçois que de mêmes personnages reviennent ; ce n'est pas pour me déplaire ; j'aime ces univers clos dans lesquels les histoires se chevauchent, s'entremêlent (cf. Faulkner)... Je m'aperçois de même que certains personnages – sinon tous ? – sont réels, ont existé. Ça me plaît un peu moins. Jusqu'où est-il rapporteur ? à partir d'où est-il créateur ?...

14 septembre 1990 dans une lettre à Marcel